Les maisons de l'UGIF

Les archives de l’UGIF nous permettent de retrouver les traces des sœurs Tasiemka. Qu’est-ce que l’UGIF ?

L’UGIF en quelques mots

L’Union Générale des Israélites de France (UGIF) est fondée par une loi du gouvernement de Vichy du 29 novembre 1941. « La mission de l’UGIF est d’assurer la représentation des juifs auprès des pouvoirs publics. »

Les maisons d’enfants de l’UGIF ont été créées au cours du second semestre 1942 pour accueillir les enfants dont les familles avaient été déportées. Parmi elles se trouvent, le centre Lamarck à Paris.

Photographie du centre Lamarck, photo © mahJ

Un article « L’UGIF et ses maisons d’enfants : le centre de Montreuil-sous-Bois » de Jean Laloum nous donne quelques repères :

« Dans les derniers mois de l’occupation, le sort réservé à ces maisons devenait de plus en plus précaire. Les moniteurs, les assistantes sociales des centres redoutaient une rafle prochaine. La liste des centres de l’U.G.I.F., avec le nombre de leurs pensionnaires, demandée quelque temps auparavant par le commandant du camp de Drancy, le SS Brunner, n’avait fait qu’accentuer cette crainte. »

Registre des arrivées au centre Lamarck, Archive du Mémorial de la Shoah

Les enfants Tasiemka au centre Lamarck

Les soeurs Tasiemka sont arrivées dans ce centre le 9 juin 1943. D’après l’archive retrouvée, elles viennent de Segonzac et non de Bourg-du-Bost.

Le 3 septembre 1943, elles sont parties faire un séjour à Louveciennes pour se refaire une santé à la campagne. Elles reviennent à Lamarck au cours du mois d’Octobre.

Nous avons par contre très peu d’informations sur Adolphe Samuel, à l’exception de sa présence sur le registre de police du centre Lamarck sur lequel on peut lire la date d’entrée, le 20 août 1943 et la date de sortie le 2 septembre 1943.

Extraits du registre de police du Centre Lamarck, archives du centre israélite de Montmartre

Les enfants au centre Lucien Hirsch, Avenue Sécrétan

Les enfants quittent le centre Lamarck, car dans la nuit du 20 avril 1944, il y a eu d’énormes bombardements dans le quartier de Montmartre. Des bombes de plus de 5 tonnes tombèrent dans la rue Chevalier, juste à côté du centre. Les enfants sont partis de nuit à l’école Secrétan pour les héberger car le centre n’était plus en état. Leur séjour dure jusqu’ au 21 Juillet. Entre le 20 et le 24 juillet, en pleine nuit, des arrestations sont opérées dans plusieurs maisons d’enfants de la région parisienne, dont le centre Secrétan.

Pour évoquer la rafle, nous disposons du témoignage de Joseph Niderman âgé de 13 ans au moment des faits :

« Cette nuit-là, à deux heures du matin, à nouveau ils faisaient cela avant le lever du jour. Tout était fait en cachette. Les autobus sont venus avenue Secrétan et on a ramassé tous les gosses qui dormaient sans distinction. On n’a pas demandé de papiers, rien du tout…. On nous emmenait directement à Drancy, par les fameux autobus ouverts derrière par une plateforme. »