Drancy et Bobigny

Présentation du camp de Drancy en quelques mots

Photographies du camp de Drancy, Mémorial de la Shoah

Le camp de Drancy se trouve dans la banlieue, à 4 km de Paris. C’est un long bâtiment de quatre étages en forme de U, entouré de cinq tours.

ll a été construit en 1932, mais reste inachevé au commencement de Ia guerre. ll a ensuite été transformé pour servir de camp d’internement. On a ajouté une double rangée de barbelés, avec un chemin de ronde autour du camp.

Les bâtiments entourent une cour d’environ 200 mètres de long et 40 mètres de large. Et il y a des miradors de surveillance dressés aux quatre coins du bâtiment.

A partir de juin-juillet 1943, un commando de S.S Autrichiens avec à sa tête Alois Brunner prend l’administration du camp en charge.

L’internement à Drancy

Pour évoquer l’arrivée à Drancy des enfants victimes de la rafle du 21 au 25 juillet 1944, nous disposons du témoignage d’Andrée Warlin à travers son livre « L’impossible oubli ». Elle raconte ainsi que les enfants arrivent par autobus sans leurs parents. Les enfants n’ont pas eu le temps de s’habiller avant de partir “on les a arrachés de leur lit, les bousculant ». Après leur arrivée, une femme les accompagne, “les trainant à ses trousses, les poussant devant elle. On les parque dans des escaliers vides improvisant des couches pour eux ». Pour dormir, les enfants sont les uns sur les autres, dans des lits remplis de punaises. Le camp est très perturbé, « depuis 10 mois, c’est la première arrivée massive d’enfants seuls ».

Que savons – nous de la situation des enfants Tasiemka à Drancy ?     A vrai dire, très peu de choses. Les cahiers de mutations 37 et 38 de Drancy nous donnent quelques informations.

Cahiers de mutation du camp de Drancy, Archives du Mémorial de la Shoah

Adolphe Tasiemka ne partage pas le même espace que ses sœurs. Il se trouve affecté dans l’escalier 6, chambrée 4, alors que Régine, Marie et Anna sont dans le même bâtiment, chambrée 2 avec Eva Nadel présente sur la photographie où l’on voit Anna. Ils se sont vus attribuer respectivement les numéros 25390, 25391, 25392, 25393.

Le 31 Juillet 1944, départ du convoi 77

Depuis le mois de juillet 1943, La gare de Bobigny assure les convois pour Auschwitz Birkenau. 

Comment s’est déroulé ce départ ?

Andrée Warlin une nouvelle fois nous dit l’essentiel.

« Et ! un beau jour nous les voyons partir.  Les Alliés n’ont pas avancé assez vite. Le miracle ne s’est pas produit. La cour est vide, finis les chants et les cris enfantins. La cour est déserte, plus personne n’a envie d’y aller, tout le monde se confine dans les chambres. Drancy pleure ses petits-enfants. Ils sont partis. »

Deux autres témoignages, celui d’Yvette Lévy et celui de Denise Holstein toutes deux rescapées du convoi 77 nous permettent de raconter le transfert entre Drancy et Bobigny.

« A 8 heures du matin, tout le monde était réuni dans la cour de Drancy avec ses affaires. Les autobus nous attendaient ; nous étions 50 par véhicule. Il faisait très beau ce jour-là, nous chantions dans le bus et on nous avait dit que nous allions travailler en Allemagne. Cependant, nous étions méfiants car les enfants avaient aussi dû venir.

Une fois à Bobigny, l’embarquement fut très rapide, les petits étaient 60 par wagon et nous, les plus grands, étions 100. Il y avait un seau avec de l’eau et un seau pour les besoins. »

A midi, le convoi s’ébranla.

« Nous étions 1300 personnes que l’on emmenait vers l’inconnu... ».

Parmi elles, se trouvaient Adolphe, Anna, Régine et Marie Tasiemka.

Documents transmis par les Archives communales de Bobigny, plan d’ensemble avec l’implantation de la gare de Bobigny et cartes postales de la gare de Bobigny